Numéro |
Actual. Odonto-Stomatol.
Numéro 277, Juillet 2016
Pathologie
|
|
---|---|---|
Numéro d'article | 6 | |
Nombre de pages | 8 | |
Section | Pathologie | |
DOI | https://doi.org/10.1051/aos/2016046 | |
Publié en ligne | 13 juillet 2016 |
Pathologie
Traitements non chirurgicaux des sialolithiases : sialendoscopie et lithotripsie
Non-surgical treatment of sialolithiasis: sialoendoscopy and lithotrypsy
Introduction. Les lithiases salivaires représentent une pathologie bénigne des glandes salivaires. Historiquement, seuls les traitements chirurgicaux étaient utilisés pour leurs prises en charge (ablation de la glande par voie transcutanée ou dissection des canaux excréteurs par voie endobuccale à la recherche des lithiases). Cette chirurgie n’est pas sans risque pour les structures avoisinantes (nerf facial ou nerf lingual essentiellement). Depuis vingt ans, le développement de l’endoscopie avec l’instrumentation endocanalaire et de la lithotripsie extracorporelle (LEC) a permis une nouvelle alternative à la chirurgie conventionnelle.
Matériel et méthodes. Nous avons pris en charge par ces techniques 3 436 patients à l’Institut d’Explorations Fonctionnelles et d’Endoscopie des Glandes Salivaires (IEFGS) à Paris entre décembre 1988 et août 2010. Ils ont bénéficié d’un traitement par LEC dans 1 571 cas et/ou par sialendoscopie dans 1 865 cas. Ces deux techniques ont toujours été réalisées en ambulatoire, sans recours à l’anesthésie générale, tant chez les adultes que chez les enfants.
Résultats. L’endoscopie a permis d’extraire les calculs avec succès chez 96,4 % des patients (1 402 sur 1 455). Elle a aussi été utilisée pour le diagnostic voire le traitement d’autres pathologies comme les infections chroniques et les sténoses canalaires. La LEC a, quant à elle, permis de fragmenter 100 % des lithiases en six séances en moyenne, 67,2 % totalement et 32,8 % partiellement. 92 % des patients ont vu une disparition totale de leur symptomatologie rétentive, qu’il persiste ou non des fragments résiduels à l’échographie. Aucune complication majeure n’a été à déplorer.
Discussion. La réussite des procédures endoscopiques tient principalement en la sélection des bonnes indications (lithiase de taille inférieure à 4 mm, canal de calibre suffisant et perméable, calcul non enclavé). La LEC a pu être effectuée sur toutes les lithiases avec une bonne efficacité. Les inconvénients principaux restent la longueur du traitement et la difficulté du repérage échographique qui rend la procédure opérateur-dépendant.
Conclusion. Le traitement des lithiases salivaires ne doit plus aujourd’hui faire appel au seul traitement chirurgical, mais doit prendre en compte les nouvelles techniques d’endoscopie et de LEC. Ces deux techniques sont particulièrement intéressantes et efficaces à condition d’en respecter les indications, affinées au fur et à mesure de leur développement et de notre expérience.
Abstract
Introduction. Up to recent times, treatment of salivary lithiasis has been based on surgery, whether open surgery through the neck or transoral dissection of the main salivary duct. This approach carries a certain morbidity, with a risk for the facial and lingual nerves. For the last 20 years, the development of endoscopic technology and extracorporeal shock wave lithotripsy (ECL) have improved possibilities for minimally invasive treatment of sialolithiasis, avoiding surgery.
Materials and Methods. 3436 patients were treated from December 1988 to August 2010 at the Institut d’Explorations Fonctionnelles et d’Endoscopie des Glandes Salivaires (I.E.F.G.S.) in Paris, France. ECL was employed for 1571 patients and sialendoscopy for 1865 patients, some patients receiving both treatments. Both treatements were administered on an outpatient basis, with only local anesthesia, for adults as well as for children.
Results. Sialoendoscopy was successful for lithiasis extraction in 96.4% of the cases (1402/1455). Other pathologies were also treated at the same time with the same instrumentation, such as chronic infection and canal stenosis. ECL fragmented 100% of the lithiases over an average of 6 applications; 67.2% were completely destroyed and 32.8% partially fragmented. Symptoms completely resolved for 92% of the patients, whether or not residual fragments were visible on ultrasound. No major complication occurred.
Discussion. The success of sialendoscopy depends primarily on appropriate patient selection: lithiases smaller than 4 mm, permeable salivary canals and lithiases that are not enclaved in the gland. ECL, on the other hand, was applicable to all types of lithiases. The major drawback of ECL is its operator-dependency, due to the need for precise ultrasonographic visualisation of the lithiasis, and the length of treatment.
Conclusion. Today, sialoendoscopy and ECL are major minimally invasive techniques for the treatment of sialolithiasis, and should be considered before considering a surgical approach. Both techniques are highly successful with appropriate equipment, patient selection and experience.
Mots clés : Sialolithiase / lithotripsie extra-corporelle / endoscopie
Key words: Salivary gland calculi / extracorporeal shockwave lithotripsy / endoscopy
© EDP Sciences, 2016