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Actual. Odonto-Stomatol.
Numéro 290, Juin 2018
Spécial neurophysiologie
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Numéro d'article | 3 | |
Nombre de pages | 13 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/aos/2018043 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2018 |
Spécial neurophysiologie
Neurophysiologie de l’occlusion : des sciences fondamentales à la pratique clinique
Neurophysiology of occlusion: from basic science to clinical practice
L’absence de relation biunivoque entre une modalité occlusale particulière et la mastication est due à la grande variabilité de la mastication, tant interindividuelle qu’intra-individuelle au cours d’une même séquence de mastication. Cependant, l’occlusion d’intercuspidie maximale demeure une référence. La variabilité de la mastication ne signifie pas absence de relation entre occlusion et fonction. Car malgré la faible durée des contacts dento-dentaires par nychtémère, ces derniers influencent la fonction des points de vue dynamique et cinématique. Ces relations sont le fait de contrôles sensorimoteurs segmentaires et suprasegmentaires. Généralement le sujet sain (indemne de douleur) s’adapte à une modification de l’occlusion car à très court terme, les régulations sensorimotrices sont efficaces. À plus long terme, ces adaptations feraient intervenir des phénomènes de neuroplasticité du cortex sensorimoteur primaire de la face. Par contre chez le sujet douloureux, les régulations sensorimotrices sont inefficaces (les réflexes trigéminaux nociceptif et myotatique sont déficients). Peut-être y aurait-il aussi des phénomènes de neuroplasticité corticale maladaptative. Ceci expliquerait pourquoi certains patients ne s’adaptent pas à une modification de l’occlusion.
Abstract
There is no one-to-one relationship between a specific type of occlusal modality and mastication. This is due to the great variability of mastication either between individuals or in the same individual along the same masticatory sequence. However maximum intercuspation remains a reference. Masticatory variability does not mean absence of relationship between form and function. Despite the very little time per day of tooth contacts these contacts influence function both as far as jaw dynamics and kinematics are concerned. These relationships are due to both segmental and suprasegmental sensorymotor controls. Usually an individual adapts well to an occlusal modification because sensorymotor regulations are efficient in the very short term. In the longer term this adaptation might be due to sensorymotor cortex adaptive neuroplasticity. However in painful patients sensorymotor regulations are poor (trigeminal nociceptive and myotatic reflexes are in deficit). It may be supposed there is also maladpative sensorymotor cortex plasticity. These might be the reasons why certain subjects do not adapt to an occlusal modification.
Mots clés : Occlusion dentaire / réflexe / mastication / déglutition / générateurs centraux de rythme / troubles de l’articulation temporomandibulaire
Key words: Dental occlusion / reflex / mastication / deglutition / central pattern generators / temporomandibular joint disorders
© EDP Sciences, 2018